Carlo Carissimo Puccini de Bernard Chambaz
Carlo Carissimo Puccini de Bernard Chambaz
Puccini pas mort
Sans doute y a-t-il quelque chose de paradoxal dans cette frénésie dont font preuve les biographes des grandes figures de la musique pour rajeunir les monstres sacrés. Plus le temps nous éloigne de Puccini, et plus la musique qu’il a gravé nous est restitué dans une biographie romancée. Il y a certainement quelque chose d’émouvant dans cette passion d’abord souterraine– elle était réservée à quelques initiés– puis aujourd’hui partagés par un très grand membre de mélomanes. À ne plus jamais se référer qu’à des interprétations vieilles, ne risque-t-on pas, en effet, de décourager définitivement les créateurs d’aujourd’hui. Surtout, notre homme crée tour à tour « La Bohème », « Tosca » et « Madame Butterfly », qui le rendent célèbre à travers le monde. L’occasion de se rendre à Londres ; à Paris, visiter l’Exposition universelle. Deux passions ne le quitteront jamais : celle des femmes et celle des voitures.
A la vérité, il n’y a rien de mythologique dans tout cela. Il y a de la vie, rien que de la vie, toujours de la vie. Pourquoi rajeunit-on cela ? Tout simplement, pour cette vie qui coule à pleins sillons. Puccini pas mort, quoi !
Avec une souplesse narrative et stylistique remarquable, Bernard Chambaz remonte le cours de l’existence d’un personnage aussi excentrique qu’attachant. Écoutez-le, sa musique reste longtemps en tête.
FATHI CHARGUI
« Caro Carissimo Puccini », de Bernard Chambaz, 151 pages– éditions Gallimard–2012
