Archive pour mars, 2013

Carlo Carissimo Puccini de Bernard Chambaz

 

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Carlo Carissimo Puccini de Bernard Chambaz

                           Puccini pas mort

Sans doute y a-t-il  quelque chose de paradoxal dans cette frénésie dont font preuve les biographes des grandes figures de la  musique pour rajeunir les monstres sacrés. Plus le temps nous éloigne de Puccini, et plus la musique qu’il a gravé nous est  restitué dans une biographie romancée. Il y a certainement quelque chose d’émouvant dans cette passion d’abord souterraine– elle était réservée à quelques initiés– puis aujourd’hui partagés par un très grand membre de mélomanes. À ne plus jamais se référer qu’à des interprétations vieilles, ne risque-t-on pas, en effet, de décourager définitivement les créateurs  d’aujourd’hui. Surtout, notre homme crée tour à tour « La Bohème », « Tosca » et « Madame Butterfly », qui le rendent célèbre à travers le monde. L’occasion de se rendre à Londres ; à Paris, visiter l’Exposition universelle. Deux passions ne le quitteront jamais : celle des femmes et celle des voitures.

A la vérité, il n’y a rien de mythologique dans tout cela. Il y a de la vie, rien que de la vie, toujours de la vie. Pourquoi rajeunit-on cela ? Tout simplement, pour cette vie qui coule à pleins sillons. Puccini pas mort, quoi !

Avec une souplesse narrative et stylistique remarquable, Bernard Chambaz remonte le cours de l’existence d’un personnage aussi excentrique qu’attachant. Écoutez-le, sa musique reste longtemps en tête.

FATHI CHARGUI

« Caro Carissimo Puccini », de Bernard Chambaz, 151 pages– éditions Gallimard–2012

 

Publié dans:Non classé |on 30 mars, 2013 |Pas de commentaires »

Roma/Roman de Philippe de la Genardière

 

 

 

 

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Roma/Roman de Philippe de la Genardière

          Le cinéma pour mémoire

Comédie tragique ou, si l’on veut jouer sur les mots, tragédie du dérisoire. Roma/Roman plante d’emblée le décor,trois personnages volettent à travers la lumière orangée, comme des papillons de nuit sur une bougie. La ville antique accueille les pensées labyrinthiques des hommes, marchant sur les traces les uns des autres avec la même angoisse de disparaître. Ariane, une vieille  actrice d’antan devenue psychanalyste, qui pense « en avoir terminé avec l’injonction de beauté » et revisite son passé de séductrice poursuivie par le complexe d’imposture. Adrien, un vieux cinéaste alcoolique conscient de n’avoir jamais été un grand acteur célébre. Et Jim, scé­nariste attelé à l’écriture d’un roman plein de ces « illuminations qui vous portent parfois et vous tiennent la main, mais qui le lendemain, à la relecture, se délitent inexorablement ».On retrouve ici Roma de Fellini, mais aussi une certaine tendance du cinéma italien (Antonioni) et français (Resnais, Godard). Roma/Roman raconte les retrouvailles à Rome, vingt ans après le tournage, de l’équipe du film Ciné/Roman, dans la chaleur de l’été 2010.Voilà bien de quoi témoigne ce livre. Vous en connaissez beaucoup de livres qui en disent autant sur l’Histoire,le cinéma, sur les hommes et les femmes. Moi pas ! Philippe de La Genardière lie étroitement l’espace physique et l’espace temporel, et nous offre un livre aussi polyphonique que métaphysique sur la peur de l’oubli et le refus de vieillir.

FATHI CHARGUI

Roma/roman de Philippe de la Genardière—306 pages—Actes Sud–2013

 

Publié dans:Non classé |on 30 mars, 2013 |Pas de commentaires »

Les Saintes de Fabrice Guénier

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 Les Saintes de Fabrice Guénier

                           Hommage aux femmes

 

Aimer à perdre la raison, écrivait Aragon. Nul ne pourrait mesurer l’ampleur de la peine qu’éprouve un amant éconduit. Ici, l’écrivain Fabrice Guénier se raconte en mode photographique avec moult détails les principales étapes de sa déchirure. Appareil photo au poing, il passe en revue ses différents états d’âmes, non d’un sentiment à un autre, ou d’un lieu à un autre, mais d’un être à l’autre comme s’il s’agissait d’une purification dans les eaux d’un fleuve. Et effectivement, il se rend dans ces lieux malsains de la misère où les filles sont traitées comme moins que rien, des esclaves du sexe. Le narrateur se rend ainsi en Asie du Sud-Est pour oublier celle qui l’a blessé dans son amour propre. À Bangkok, au Vietnam, au Cambodge, il passe de fille en fille. Elles sont innombrables et lascives, affectueuses souvent. On saisit délors qu’il s’agit moins de chercher une fille pour oublier la bien aimée que de trouver une autre à sa place. Ces filles de joie, qu’il dépeint au couteau et à coup de pinceau  comme un grand artiste, sont belles comme des odalisques de Rembrandt,cette satisfaction du désir atteint un point culminant, une sorte de grâce, qu’elle se révèle aussi dans son écriture photographique. Admirable. Une ode à ces filles méprisées,jamais admirées, enfin adorées ici. Un hommage enfin rendu dans un style saisissant. Un coup de cœur pour ce roman.

FATHI CHARGUI

Les saintes roman de Fabrice Guénier—363 pages—Gallimard–2013   

 

Publié dans:Non classé |on 15 mars, 2013 |Pas de commentaires »

Un écrivain, un vrai de Pia Petersen

 

 

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Un écrivain, un vrai de Pia Petersen

Réflexion faite

C’est une réflexion sur la place de la littérature face à la téléréalité. Pour un homme de lettres, la vie des écrivains est un roman. Aussi, lorsque paraît une histoire qui fait oeuvre de littérature tout en portant un haut regard sur l’écriture et sur le monde aujourd’hui, le lecteur se passinne quand la littérature se penche sur l’actualité d’ici et maintenant. Voici,une histoire d’écrivain.Gary reçoit l’International Book Prize aux Etats unis. Sitôt primé, il accepte de se produire dans une émission de la télé-réalité, intitulée « Un écrivain, un vrai ». Un feuilleton de trente minutes par jour, où Gary écrit et propose aux téléspectateurs d’intervenir en direct sur l’histoire de son livre en cours, de voter par des « J’aime » et « Je partage ». Chaque jour, il donnera les chapitres aux scénaristes, qui les transposeront à l’écran.  

L’histoire prend de l’ampleur quand s’y superpose une intrigue croisée,mêlant altercations avec paparazzis, arrangement avec la production et disparition d’un des personnages.

Que se passe-t-il lorsqu’un écrivain a vendu son âme ? L’essentiel s’écrit sans lui : le printemps arabe et la mort de Kadhafi passent en boucle sur les chaînes d’information, et Gary est enfermé dans ses petites histoires. Même sur son couple, il en sait de moins en moins. Moins même que ses propres lecteurs. Ce roman devient à fure et mesure une réflexion sur un monde où il n’y a plus d’esprit critique, remplacé par « j’aime, je partage ».

FATHI CHARGUI

Un écrivain, un vrai roman  de Pia Petersen–215 pages–Actes Sud–2013

 

Publié dans:Non classé |on 14 mars, 2013 |Pas de commentaires »

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